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Patrimoine militaire : partez à la découverte des forts et remparts de la Côte d’Azur

Le département des Alpes-Maritimes est un véritable conservatoire de la fortification militaire, riche d’ouvrages de toutes les époques et relevant de deux écoles bien distinctes : la française et la savoyarde. Plongez dans l’histoire militaire maralpine…

XVIe siècle : les premiers bastions en France et Savoie

À cette époque, la Provence appartient au Royaume de France tandis que le Comté de Nice dépend du duché de Savoie, la frontière étant constituée par le fleuve Var.

Les tensions sont nombreuses dans la région et chacun décide donc de protéger ses terres avec des fortifications bastionnées.

Côté savoyard, la citadelle Saint-Elme à Villefranche-sur-Mer s’inscrit ainsi dans un ensemble architectural militaire incluant le fort du Mont Alban, la tour Saint-Hospice de Saint-Jean-Cap-Ferrat et la batterie de Beaulieu-sur-Mer.

Ce dispositif permet un ensemble défensif autour du port royal de la Darse, le port militaire des États de Savoie.

Côté français, lui fait face le Fort Carré d’Antibes.

La tour Saint-Laurent, utilisée comme noyau central du fort, est construite au sommet de l’isthme Saint-Roch vers 1550 face à la tour Saint-Jacques située à l’entrée du port.

La construction du fort, avec ses quatre bastions triangulaires, se termine vers 1585.

XVIIe siècle : la stratégie défensive de Richelieu et Vauban

Ces deux hommes vont dessiner le visage militaire du Royaume de France.

Le Cardinal Richelieu, ministre de Louis XIII, organise le territoire défensif et supprime notamment plus de deux mille châteaux forts “inutiles” afin de limiter le pouvoir des grands seigneurs.

Le marquis de Vauban, maréchal de France de Louis XIV, poursuit son œuvre en établissant une “ceinture de fer” autour du royaume.

C’est ainsi que sont perfectionnés le Fort Royal et la Batterie de la Convention sur l’île Sainte-Marguerite à Cannes (où le célèbre “Masque de fer” a séjourné onze ans), mais également la Batterie du Graillon au Cap d’Antibes ou encore les enceintes urbaines d’Antibes et de Saint-Paul de Vence.

En 1705, un relevé des places fortes du royaume fait état de 119 villes fortifiées, 58 châteaux ou forteresses, 34 citadelles et de nombreuses autres fortifications construites ou perfectionnées par Vauban.

XIXe siècle : le système Séré de Rivières, barrière de fer

A partir de 1874, le général Raymond Adolphe Séré de Rivières crée un ensemble de fortifications le long des frontières et des côtes françaises, en métropole ainsi que dans quelques colonies. Ce système défensif remplace les fortifications bastionnées mises en place notamment par Vauban.

Ces forts polygonaux enterrés sont appelés la “barrière de fer” par les Allemands durant la Première Guerre mondiale. Eze en compte deux : le fort de la Drette qui contrôlait la voie d’invasion venant du Paillon et du Col de Tende et celui de la Revère qui surveillait les vallées de Laghet et du Paillon.

Pilier de la défense de la place de Nice, le fort de la Revère va accueillir le musée de l’histoire des fortifications des Alpes-Maritimes a annoncé le Département dans son Plan Patrimoine 2026.

“L’histoire tourmentée de notre territoire, son exposition, la nécessité de le défendre ont contribué à l’édification de ce patrimoine exceptionnel, a déclaré Charles Ange Ginésy, président du Département. Mais il est fragile. Il faut le protéger […]. Le musée s’appuiera sur le numérique pour revisiter l’histoire et proposer une découverte ludique, interactive, de notre patrimoine militaire par le biais de réalités virtuelles et d’hologrammes.”

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XIXe siècle : la défense des Alpes du Sud

A la fin du XIXe siècle, l’Italie décide de fortifier la crête du col de Tende. Le fort central constitue le point majeur de cette défense, flanqué de cinq forts semi-enterrés : Pernante, Giaure, Tabourde, Pépin, Marguerie.

Durant l’entre-deux-guerres, cet ensemble est complété de nombreuses casemates enterrées, selon le dispositif du Vallo Alpino.

De son côté, la France établit un casernement de montagne dans le massif du Mercantour, sur la route de la Bonette.

Le Camp des Fourches est un témoin exceptionnel du rôle joué par les chasseurs alpins dans la défense des Alpes-Maritimes.

Le col des Fourches a, en effet, été le théâtre de combats acharnés en juin 1940 et en septembre 1944. Le site a été rénové par le Département en 2018.

XXe siècle : le fiasco de la ligne Maginot

C’est un projet démesuré : une ligne de fortifications le long de toute la frontière française érigée de 1928 à 1940. Et un échec de la France durant la Seconde Guerre mondiale.

A Rimplas, le fort de la Madeleine est le premier jalon de cette Ligne Maginot ; un escape game et un jeu en réalité virtuelle permettent de le découvrir de manière inédite.

Le fort de la Frassinéa complète cette défense de la Tinée en fond de vallée. Les Amis de l’ouvrage Maginot la Frassinéa ont bénéficié du Prix Vauban 2022 pour sa scénographie exceptionnelle.

A Roquebillière, le fort du Gordolon s’inscrit dans le système défensif de la vallée de la Vésubie. Depuis 2021, l’association Les Amis du fort de Gordolon participent à sa restauration dans un chantier titanesque.

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A Sospel, le fort Maginot de Saint-Roch, construit entre 1931 et 1939, est toujours en état de marche ! Et vous pouvez plonger dans l’ambiance sonore et visuelle du quotidien des 260 hommes de troupes durant la drôle de guerre.

Le fort Suchet est entretenu par des passionnés, avec notamment l’une des rares tourelle Mougin en France encore en fonctionnement.

Le fort de l’Agaisen se visite en tenue d’époque le samedi et dimanche à partir de 10h30 ! Avec une mise en route d’un moteur de “l’usine” toutes les heures et une démonstration dynamique des matériels, mortiers, canons, mitrailleuses.

Le fort Maginot de Sainte-Agnès est situé sur le piton rocheux avec un panorama à couper le souffle.

Enfin, le fort Maginot de Roquebrune-Cap-Martin est implanté en zone urbaine pour couvrir la route du littoral ainsi que la voie ferrée venant d’Italie. Il s’agit du dernier ouvrage à l’extrémité sud de la ligne, avec la mer Méditerranée en contrebas.

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